Hagard Photographies

Dans la chapelle de Kermaria an Iskuit, se déploie une longue fresque dite « danse macabre ».
Elle dépeint une farandole qui alterne des personnages de la société civile — évêque, soldat, fermière, jeune-fille, magistrat, commerçant, duchesse, patriarche, bailli, astrologue — avec des squelettes.
Tous se donnent la main et lèvent la jambe comme pour un pas de danse. Ces cadavres décharnés qui rythment la farandole ont encore des fragments de peau sur eux …
Nombreuses en Bretagne et ailleurs, les danses macabres sont là pour rappeler que quelque soit notre condition terrestre nous serons tous égaux dans l’au-delà, que la mort est notre lot commun et partagé.
Les images de Hagard sont chacune fragment de danse macabre.
Elles suscitent des musiques intérieures fort différentes. Certaines sont mélancoliques, ironiques, intimes, romantiques ; d’autres sont féroces, emphatiques, tapageuses, classiques, populaires…
Pour chaque dépouille, le choix des musiques est dicté par la nature du modèle ; un peu comme si les animaux, suivant leurs états, leurs allures, leurs textures, fredonnaient aux artistes un air particulier qu’ils n’ont eu d’autre choix que d’entendre et de mettre en scène.

Hagard photographie des animaux morts.
Hagard ne donne ni ne cause la mort.


Hagard Photography
In the chapel of Kermaria an Iskuit, there is a long fresco called the ‘dance of death’. The fresco depicts a chain of dancers, characters from civil society – bishop, soldier, farmer, young girl, magistrate, merchant, duchess, patriarch, astrologer – with skeletons. They are holding hands and raising a leg, ready to make dancing steps. These emaciated dancing cadavers still have fragments of skin on their bones…
In Brittany and other places, we can find plenty of them, always here to remind us that despite our stature on earth we will all be equal in the hereafter; that death is our common lot.
The images of Hagard are each a fragment of a dance of death.
They each evoke a very different interior music. Some are melancholic, ironic, intimate, romantic; others are fierce, pompous, noisy, classical, or popular.
For each corpse, the choice of music is dictated by the nature of the model; as if the animals, following their natures, their gait, their textures, hummed a particular air to musicians who had no other choice but to listen
 and perform.
Hagard photographs dead animals.
Hagard neither gives nor causes death.

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